Isoler ses murs avec un isolant mince requiert des points d’attention spécifiques. L’isolant mince, du fait de sa très faible épaisseur, n’est absolument pas adapté à une isolation de la façade par exemple. Ce type d’isolant est ainsi réservé à l’isolation des murs intérieurs. Comment isoler un mur intérieur avec un isolant mince ? Techniques, isolants les plus adaptés, respect des normes… On vous dit tout !
En résumé :
- L’isolant mince est particulièrement adapté à une isolation des murs intérieurs (ITI) du fait de sa faible épaisseur : 2 m².K/W. L’épaisseur d’isolant standard étant comprise entre 3,75 et 5 m².K/W.
- Cette même faible épaisseur est par contre un obstacle majeur à une isolation par l’extérieur (ITE). En effet, l’isolation d’une façade doit se faire à l’aide de matériaux robustes, épais, qui absorberont les différents chocs que pourra connaître la façade : chocs dus aux intempéries (grêle, vent notamment) ou incidents divers.
- Dans le cadre d’une isolation de mur intérieur avec isolant mince, les matériaux les plus adaptés sont les suivants : polystyrène, laine de bois ou laine de roche.
- Si le prix au m² d’une isolation par l’extérieur est bien plus élevé que celui d’une isolation par l’intérieur, ce dernier est tout de même important : comptez entre 50 et 90 €/m² en 2024.
- Heureusement, de nombreuses aides financières existent afin de réduire ce coût, telles que MaPrimeRénov’, un des dispositifs phares à la rénovation énergétique, les primes CEE, l’éco-PTZ ou encore les aides des collectivités locales.
2 méthodes majeures pour isoler vos murs
Avant de vous demander comment isoler un mur intérieur avec un isolant mince, penchons-nous d’abord sur les 2 grandes méthodes d’isolation des murs. Nous avons:
- l’isolation des murs par l’extérieur (ITE) : l’isolant utilisé sera directement accolé à la façade du logement. L’isolation des murs extérieurs est une technique onéreuse, mais extrêmement efficace. Elle élimine totalement les ponts thermiques et freine toute surconsommation de chauffage ;
- l’isolation par l’intérieur (ITI) : c’est la méthode la plus utilisée, car moins complexe à mettre en place mais surtout, moins coûteuse. Attention, l’ITI entraîne une réduction de l’espace habitable et une gêne pendant les travaux. En effet, vous ne pourrez pas habiter dans votre logement tout le temps que dureront ces derniers.
Que l’on souhaite isoler par l’intérieur ou par l’extérieur, des inconvénients apparaissent. C’est notamment le cas pour l’isolation des murs intérieurs qui réduit la superficie de l’espace habitable dans votre maison. Pour pallier ce problème, une solution semble être toute trouvée : l’utilisation d’un isolant de très faible épaisseur, aussi appelé “isolant mince”.
Comment isoler votre mur intérieur avec un isolant mince ? Découvrons ensemble ce que recouvre ce terme, si un isolant multicouche suffit pour isoler correctement ses murs intérieurs, ainsi que les techniques de pose les plus adaptées.
Qu'est-ce qu'un isolant mince ?
L’isolant mince : un matériau pratique et innovant pour votre ITI
Un isolant mince, aussi appelé produit mince réfléchissant (PMR) ou isolant multicouche, est une superposition de fines couches isolantes synthétiques. Végétales ou minérales, ces couches sont compressées dans le but de donner un aspect “fin” au matériau.
L’ensemble de ces épaisseurs est alors recouvert de feuilles thermiques réfléchissantes permettant de réduire les échanges d’énergie par rayonnement. Ce sont ces feuilles thermiques qui renvoient à la fois la chaleur et le son, permettant ainsi une isolation de qualité n’occupant que peu d’espace.
Afin de déterminer la qualité de ce type matériau, il faudra alors faire attention aux propriétés de chaque isolant qui le compose, notamment en étudiant leur conductivité et leur résistance, ainsi qu’au nombre d’épaisseurs présentes.
Généralement, les isolants minces sont des matériaux fabriqués sous forme de rouleaux, ne dépassant pas le centimètre d’épaisseur. Ainsi, ils pourront s’adapter à n’importe quelle surface.
Comment poser un isolant mince ?
Isoler son mur intérieur via un isolant mince est relativement simple. Vous devez suivre rigoureusement les étapes suivantes :
- nettoyez le mur destiné à être recouvert par l’isolant et vérifiez la présence (ou non) d’humidité ;
- appliquez l’isolant mince sur votre mur intérieur afin de créer une lame d’air d’au moins 2 cm ;
- agrafez les contours de votre isolant mince sur des tasseaux de bois installés en amont sur le mur ;
- posez du ruban adhésif isolant sur les jonctions afin de limiter la formation de ponts thermiques ;
- en finition, appliquez un enduit ou un revêtement.
Un isolant mince est-il suffisant pour isoler correctement un mur intérieur ?
Malheureusement, non. Si l’épaisseur des isolants minces est optimisée, leur efficacité ainsi que leur résistance ne le sont pas. En effet, leur résistance thermique, paramètre clé de la qualité d’un isolant, ne dépasse pas les 2 m².K/W dans le meilleur des cas. Cela correspond tout juste aux recommandations minimales imposées par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire.
Qu’est-ce que la résistance thermique d’un isolant ?
La résistance thermique (notée R) est une mesure indiquant la faculté d’un isolant à résister aux écarts de chaleur. Elle dépend de deux autres facteurs :
- sa conductivité thermique : notée lambda λ ;
- son épaisseur.
Ainsi, une seule conclusion peut être faite : un isolant mince multicouche ne peut être utilisé qu’en complément d’une isolation thermique épaisse.
Par ailleurs, de par sa forte étanchéité, il est en mesure de faire un excellent pare-vapeur pour les isolants dits “classiques”, d’une épaisseur standard. Associé à un bon système de ventilation (type Ventilation Mécanique Contrôlée double flux), il vient en renfort de ces derniers en augmentant leur performance énergétique et en empêchant les problèmes d’humidité.
Pare-vapeur : quésaco ?
Un pare-vapeur est une feuille ou membrane qui freine le cheminement et la stagnation de vapeur d’eau dans les parois de vos murs. Il est toujours mis en place entre l’isolant et le parement de finition.
Quels sont les avantages et les inconvénients d'un isolant mince ?
Une isolation de mur intérieur par isolant mince multicouche ne peut se faire qu’en complément d’une isolation thermique classique. Ainsi, utiliser seulement ce type de matériau sera donc insuffisant pour garantir une isolation de qualité à votre mur intérieur.
Quels sont les avantages d’un isolant mince ?
En dépit de leur faible résistance thermique, les isolants minces restent des matériaux intéressants du fait de leurs multiples avantages. Ils sont notamment :
- résistants : ce sont des matériaux solides, capables de résister aussi bien à l’humidité, au feu, à la moisissure qu’aux nuisibles potentiels (rongeurs, insectes). Ils peuvent donc être installés même dans les pièces humides comme la salle de bain ;
- faciles à installer : du fait de leur fine épaisseur, les isolants minces sont facilement maniables et simples à mettre en place ;
- peu polluants : ils ne sont pas toxiques ou irritants comme les laines minérales car peu polluants, au contraire de la laine de verre ou de la laine de roche par exemple ;
- fins : en complément d’une isolation classique, les isolants minces améliorent les performances énergétiques globales d’un isolant standard tout en prenant peu de place.
Quels sont les inconvénients d’un isolant mince ?
Comme pour tous les isolants du marché, un isolant peu épais possède tout de même des inconvénients. Parmi eux, on retrouve :
- une mauvaise performance thermique : comme évoqué ci-dessus, les isolants minces proposent une faible résistance et une faible conductivité aux variations de température. Ils ne peuvent donc pas être utilisés seuls, au risque de ne pas respecter les réglementations en vigueur ;
- une mauvaise isolation phonique : les isolants minces ne sont pas adaptés pour créer une isolation à la fois thermique et phonique comme en sont capables certains isolants classiques ;
- un prix élevé : victimes de leur caractère innovant, les isolants minces restent des matériaux assez onéreux dont le rapport qualité/prix n’est pas optimal.
Ainsi, un isolant fin peut être une solution seulement s’il vient en complément d’une isolation “classique”. Les deux viendront alors se compléter afin de protéger au mieux le logement et ses occupants.
Comment réduire le coût de votre isolation intérieure avec un isolant mince ?
Quel est le prix d’un isolant mince ?
La faible épaisseur des isolants minces est un atout lorsqu’il s’agit de leur prix. En effet, on estime le coût d’un isolant mince ou thermo-réflecteur compris dans une fourchette se situant entre 5 et 20 €/m².
Ajoutez à cela les frais de pose, se situant entre 30 et 45 € par heure de pose. À titre de comparaison, le prix de laine de roche est, lui, situé entre 13 et 16 €/m².
Quelles sont les aides vous permettant de réduire le coût de votre ITI avec isolant mince ?
La rénovation énergétique (dont les travaux d’isolation) étant encouragée par l’État, les isolants minces sont éligibles aux différentes aides financières à la rénovation. À noter que ces aides sont bien sûr valables pour une isolation de votre façade.
L’isolation des murs avec des isolants minces ne fait pas exception à la règle et est, au même titre que toute autre isolation, éligible aux primes énergie.
Voici les aides auxquelles les isolants minces sont éligibles :
- MaPrimeRénov’ : remplaçant le Crédit d’Impôt à la Transition Énergétique (CITE) depuis 2021, MaPrimeRénov’ est accessible à toutes les catégories de ménages (allant de très modestes à aisés). Afin de financer votre ITI, choisissez le Parcours accompagné, qui privilégie les rénovations d’ampleur, multigestes et exigeant deux gestes d’isolation minimum. Vous pourrez ainsi coupler votre ITI avec une isolation des combles par exemple ;
- l’éco prêt à taux zéro : il permet de contracter un prêt dont les intérêts sont directement payés par l’État. Pour un bouquet de minimum 7 travaux, le prêt sera de 50 000 euros ;
- le prêt Avance Rénovation (PAR) : ce prêt intéressant car les moins de 60 ans peuvent emprunter jusqu’à 70 % de la valeur du bien, tandis que les plus de 60 ans peuvent emprunter entre 25 et 45 % du montant du logement. Il fonctionne sur le même principe que le prêt viager hypothécaire : le remboursement du capital emprunté ainsi que des intérêts éventuels se fait lors de la transmission ou de la vente du bien rénové ;
- la TVA à taux réduit : elle s’applique sur le devis d’un artisan certifié RGE ainsi que sur les équipements nécessaires aux travaux. Le taux de TVA sera de 5,5 % au lieu de 20 % ;
- le chèque énergie : dédié aux ménages modestes à très modestes, aucune démarche n’est à effectuer pour en bénéficier si vous y êtes éligible. Ce chèque peut non seulement servir à financer vos factures de chauffage, mais également vos travaux d’isolation ;
- l’exonération de la taxe foncière : si vous êtes propriétaire occupant ou bailleur, vous pouvez également bénéficier d’une exonération de taxe foncière en fonction de la commune où vous habitez. Pour obtenir cette exonération, votre maison doit être considérée comme ancienne (construite avant le 1ᵉʳ janvier 1989). Notez que l’exonération peut être partielle ou totale ;
- les primes CEE : distribuées par les entreprises polluantes, elles peuvent être bonifiées (d’une valeur plus importante) pour certains travaux d’isolation. Ces primes bonifiées sont appelées “coups de pouce énergie” ;
- les aides locales : certaines collectivités territoriales ont également créé des aides permettant de financer vos travaux de rénovation énergétique
Pas d’aides sans artisan RGE !
Vous souhaitez obtenir une aide pour réduire le coût de l’isolation de vos murs intérieurs ? Sachez que vous devez absolument faire appel à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Si vous choisissez un professionnel ne possédant pas ce label ou que vous effectuez l’ITI vous-même, vous ne pourrez pas avoir accès aux aides.
Peut-on cumuler les primes énergie ?
Oui, tout à fait ! La grande majorité des aides à la rénovation énergétique sont cumulables. Retrouvez ci-dessous un tableau exposant le cumul des aides possibles.
FAQ : Comment isoler votre mur intérieur avec un isolant mince ?
L’isolant mince ou multicouche est un mélange de fines pellicules d’isolants divers tels que le polystyrène, la laine de verre ou la laine de bois par exemple, compressés puis entourés de feuilles thermiques réfléchissantes.
Il permet de créer une barrière entre l’air extérieur et l’air intérieur afin de protéger les logements des variations de températures entre les deux milieux.
Un isolant mince ne peut pas être utilisé seul. Avec sa faible résistance et sa faible conductivité, il doit impérativement être complété par une isolation classique pour répondre aux normes imposées par l’État.
Elle bénéficie des mêmes aides que pour toute autre isolation. Il en existe plusieurs comme MaPrimeRénov’ ou encore les primes CEE. Dans tous les cas, la pose doit se faire par un spécialiste certifié Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas bénéficier des aides.
Mis à jour le 18/10/2024
Aliénor Guibert
Aliénor Guibert est une rédactrice passionnée et experte en rénovation énergétique, ayant une prédilection pour les pompes à chaleur, l'isolation et le chauffage à bois. Après une classe préparatoire de lettres, Aliénor décide de mettre à profit son talent pour l'écriture en se spécialisant dans la rénovation énergétique.