Une rénovation énergétique efficace nécessite la plupart du temps une rénovation globale de son logement. En quoi consiste-t-elle ? Quels sont les travaux à effectuer et y a-t-il des aides pour les financer ? Réponse ici !
En résumé :
- La rénovation globale consiste à améliorer significativement les performances énergétiques d’un logement grâce à un bouquet complet de travaux.
- Ces travaux comprennent la plupart du temps des gestes d’isolation thermique, le remplacement des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire (ECS) ainsi que l’installation d’une ventilation performante.
- Rassurez-vous toutefois, des aides existent pour financer en partie le coût de votre projet de rénovation globale. Des simulateurs sont d’ailleurs à votre disposition pour en connaître le montant !
- Gardez bien tête que pour bénéficier de ces aides, vous devez obligatoirement faire appel à une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Qu’est-ce qu’une rénovation globale ? En quoi consiste-t-elle ?
Le confort thermique au sein de votre logement s’est dégradé et vous en faites les frais dans vos factures énergétiques ? Le développement durable vous tient à cœur et vous avez envie de prendre soin de notre planète ? Vous cherchez à augmenter la plus-value de votre bien immobilier ?
Si ces problématiques vous sont familières, alors la rénovation globale est votre solution ! Laissez-nous vous expliquer ce qu’elle implique et quels sont les objectifs auxquels elle répond.
Quels sont les objectifs de la rénovation globale ?
Une rénovation globale a pour objectif l’amélioration significative des performances énergétiques d’un logement. Dans la pratique, cela se traduit par un bouquet de travaux réunissant :
- des gestes d’isolation ;
- le remplacement du système de chauffage ;
- l’installation d’une ventilation efficace.
Cette méthode de rénovation énergétique implique de fait des travaux d’ampleur relativement lourds, mais garantissant sur le long terme le confort thermique ainsi que l’efficacité énergétique du logement rénové.
De plus, même si l’investissement de départ est conséquent (au regard du prix au m² de la rénovation énergétique), engager des travaux de rénovation globale reste plus économique que de cumuler plusieurs petits chantiers dits “monogestes”.
Enfin, dans le cas d’une passoire thermique, une habitation particulièrement énergivore classée F ou G au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), la rénovation globale est le seul moyen d’y remédier efficacement et de constater un gain de classe énergétique à l’issue des travaux.
De quels travaux se compose-t-elle ?
Une rénovation globale se compose de 3 types de travaux principalement, à savoir :
- l’isolation thermique, qui permet de lutter contre les déperditions thermiques afin de garantir le confort des occupants en toute saison. Pour de bons résultats, on priorisera la toiture, les combles, les murs et les menuiseries ;
- le changement de système de chauffage, de préférence pour des appareils décarbonés. Un équipement plus moderne, tel qu’une pompe à chaleur ou un poêle à granulés, vous permettra de bénéficier de meilleures performances tout en réduisant vos factures énergétiques ainsi que votre empreinte carbone ;
- l’installation d’une ventilation performante, comme une VMC double-flux (Ventilation Mécanique Contrôlée). Ce type de matériel est primordial pour s’assurer du renouvellement de l’air dans votre intérieur, qui permet de limiter l’apparition de moisissure et le développement d’allergènes.
Pourquoi est-elle importante ?
La rénovation globale en France est un enjeu de taille à bien des égards. D’une part en raison des objectifs de neutralité carbone fixés à 2050 par le Gouvernement. D’autre part en raison des problématiques de précarité énergétique dont des millions de Français sont victimes.
En effet, pour l’année 2023, l’ONPE (Observatoire National de la Précarité Énergétique) a partagé des chiffres qui en disent long sur le confort thermique des français. Selon leurs informations, 26 % des Français déclarent avoir souffert du froid en hiver pendant 24h d’affilée, tandis que 55 % d’entre eux disent avoir été éprouvé par les excès de chaleur dans leurs logements.
En outre, 79 % des Français admettent avoir restreint le chauffage chez eux pour éviter des factures d’énergie exorbitantes. Ces chiffres révèlent malheureusement que les Français doivent à présent choisir de compromettre leur confort thermique ou leur budget. Un dilemme qui ne se pose pas lorsqu’un logement est correctement isolé et bien équipé.
La transition énergétique des logements est aussi d’une grande importance pour l’avenir du marché immobilier, puisque les biens les plus énergivores sont soumis à de plus en plus de contraintes.
Audit énergétique obligatoire pour la vente de passoires thermiques, interdiction à la location progressive pour les logements les plus mal notés au DPE, vous l’aurez compris : l’heure est à la rénovation globale !
Les 5 étapes clés pour une rénovation globale réussite
Maintenant que vous en savez plus sur la rénovation globale et de quoi il en retourne, suivez notre guide pour mener à bien votre projet en 5 étapes essentielles !
1/ Faites réaliser un audit énergétique en amont des travaux
Vouloir réaliser une rénovation globale pour son logement, c’est bien. Savoir comment s’y prendre, c’est mieux.
S’il est plutôt aisé de deviner que votre bien souffre de déperditions thermiques, notamment en comparant vos factures énergétiques à votre consommation ou au confort que vous en avez tiré, encore faut-il savoir d’où proviennent exactement ces pertes.
C’est à ce stade qu’intervient l’audit énergétique. Il s’agit d’une étude très poussée de votre bien immobilier qui permet d’en connaître les failles et les points faibles. L’audit prend en compte entre autres :
- la date de construction de votre logement ;
- sa localisation (notamment pour en connaître l’altitude et les conditions météorologiques) ;
- l’état de ses installations électriques et de gaz ;
- les équipements dont il dispose ;
- le système d’eau chaude sanitaire et de ventilation ;
- l’état de l’isolation intérieure et extérieure.
À l’issue de l’étude, l’audit énergétique permet de déterminer quels sont les points faibles de votre bien, leur localisation ainsi que la manière dont vous pouvez les corriger. Ces recommandations s’accompagnent d’une liste de travaux à réaliser et leur ordre de priorité dans le cas où votre budget ne vous permet pas d’entreprendre tous les travaux conseillés.
Ce n’est pas tout, depuis le 1ᵉʳ avril 2024, les audits énergétiques réalisés sur les passoires énergétiques (logements classés F ou G au DPE) doivent proposer au minimum 2 scénarios de rénovation permettant un gain d’au moins 2 classes énergétiques.
Comment obtenir un audit énergétique ?
Afin d’obtenir un audit, vous devez faire appel aux services d’un Accompagnateur Rénov’ (MAR) ou bien d’un auditeur énergétique certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Le premier est un expert en transition énergétique dont la mission consiste à vous accompagner dans votre projet, de son ébauche à son aboutissement. Le second est professionnel du bâtiment ayant suivi une formation certifiante dans le but de délivrer des audits fiables afin d’aiguiller les propriétaires dans leurs démarches de rénovation énergétique.
2/ Priorisez l’isolation thermique de votre logement
Une fois l’audit énergétique de votre logement en main et une entreprise de confiance trouvée, vous pouvez débuter vos travaux de rénovation globale. Même si toutes les habitations sont différentes et qu’aucune ne requiert le même type d’attention, l’isolation est souvent un poste de travaux requis pour améliorer significativement les performances de son bien.
En effet, d’après les chiffres de l’ADEME, une toiture mal isolée peut causer jusqu’à 30 % des déperditions thermiques dans un logement. Du côté des murs, c’est jusqu’à 20 % de déperditions thermiques que l’on peut observer, tandis que les menuiseries extérieures (fenêtres, portes vitrées…) peuvent être à l’origine de 15 % des déperditions.
Ces pertes affaiblissent non seulement les performances de votre logement, mais vous empêchent également de profiter d’une chaleur agréable en hiver et d’une température intérieure rafraîchissante en été. Cerise sur le gâteau, cet inconfort thermique s’accompagne aussi de factures énergétiques démesurées.
Vous l’aurez compris, pour réaliser des économies d’énergie et diminuer vos factures énergétiques ainsi que votre impact environnemental, l’isolation thermique de votre maison ou appartement doit être une priorité !
3/ Investissez dans un système de chauffage performant
Une fois votre logement convenablement isolé, vous pouvez procéder à la prochaine étape : le remplacement de votre ancien système de chauffage devenu obsolète. Étant la première source de consommation énergétique dans un logement, il est crucial de disposer d’équipements performants et économes si vous souhaitez réaliser de véritables économies d’énergie.
Afin de répondre à ces exigences, nous vous recommandons de choisir un appareil de chauffage décarboné, c’est-à-dire fonctionnant aux énergies renouvelables (EnR). Pour ce faire, plusieurs sources d’énergie naturelles sont disponibles :
- l’air ;
- le soleil ;
- la terre ;
- l’eau ;
- les biomasses (d’origine végétale).
Selon vos préférences, vos besoins et votre budget, vous pourrez donc choisir de vous tourner, par exemple, vers une pompe à chaleur (PAC) air-air, qui utilise les calories présentes dans l’air pour diffuser de l’air chaud ou frais dans votre intérieur. Vous habitez une maison ancienne dont vous souhaitez conserver le charme ? Optez pour un poêle à granulés !
En plus d’améliorer votre confort thermique, certains appareils comme le chauffe-eau solaire peuvent vous permettre d’être moins dépendant des fournisseurs d’énergie et des prix qu’ils fixent. Avec des panneaux solaires thermiques, vous pourriez subvenir à vos besoins en eau chaude sanitaire (ECS) grâce aux rayons du soleil.
4/ Ne négligez pas la ventilation
Afin de parfaire la rénovation globale de votre maison ou appartement, vous devez absolument l’équiper d’un système de ventilation efficace. En effet, il est essentiel que le renouvellement de l’air puisse être assuré tout en limitant les déperditions thermiques.
À cet effet, la VMC double-flux (Ventilation Mécanique Contrôlée) est la plus souvent recommandée. Lorsqu’elle évacue l’air vicié de votre logement, elle en récupère la chaleur ou la fraîcheur afin de l’insuffler à l’air neuf entrant. Ce mode de fonctionnement permet de réduire considérablement les pertes de chaleur et donc d’économiser sur vos factures de chauffage.
Outre les économies qu’elle génère, une bonne ventilation est aussi nécessaire pour préserver votre santé. Un intérieur mal ventilé est plus vulnérable à l’apparition de moisissure ainsi qu’aux tâches d’humidité sur les murs et les plafonds. La stagnation des particules fines causées par la pollution et les produits ménagers peut aussi être à l’origine de problèmes respiratoires.
5/ Obtenez le DPE de votre bien rénové
Votre bien immobilier maintenant rénové, il est temps d’en tirer profit ! Faites réaliser un DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) afin de connaître sa nouvelle consommation énergétique ainsi que la quantité de gaz à effet de serre (GES) qu’il rejette à présent. Grâce à la rénovation énergétique, votre bien devrait recevoir une classe énergétique particulièrement avantageuse sur le marché immobilier.
Divisées en 7, les classes énergétiques vont de la lettre A à G. La meilleure note est naturellement la A et correspond aux habitations écologiques telles que les maisons BBC (Bâtiment Basse Consommation) dont l’empreinte carbone est minime. À l’inverse, la classe énergie G est la pire et concerne les logements très énergivores.
En outre, si vous cherchez par la suite à revendre votre bien immobilier ou à le mettre en location, un bon DPE sera un atout de taille pour se démarquer et trouver rapidement preneur. Pour info, une fois obtenu, un DPE est valable pendant 10 ans !
Quelles sont les aides destinées au financement de la rénovation globale ?
La rénovation globale d’un logement nécessite d’entreprendre des travaux de grande ampleur et donc d’avoir un budget à la hauteur. Rassurez-vous toutefois, de nombreuses aides, dispositifs, prêts et primes existent afin de vous aider à financer en partie le coût de ces travaux.
MaPrimeRénov’ (MPR)
Dispositif créé par l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat) afin de remplacer le CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique), MaPrimeRénov’ a pour but d’accompagner les ménages dans leurs projets de rénovation énergétique en leur proposant des aides financières adaptées.
Ces aides permettent aux ménages de financer une partie des coûts des travaux d’amélioration énergétique. Il peut par exemple s’agir de l’achat d’un appareil de chauffage décarboné ou encore le financement d’une isolation thermique par l’extérieur (ITE).
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, MaPrimeRénov’ se divise en 2 parcours :
- MaPrimeRénov’ Parcours accompagné, destiné aux projets de rénovation d’ampleur comportant un bouquet de travaux complet (dont au moins 2 gestes pour l’isolation) ;
- MaPrimeRénov’ (classique), réservé aux travaux dits “monogestes” comme l’installation d’un équipement de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables (EnR).
Le saviez-vous ?
Le montant des aides MaPrimeRénov’ dépendent de vos ressources annuelles. Selon vos revenus, vous appartiendrez à l’une des 4 catégories suivantes :
- bleu pour les foyers très modestes ;
- jaune pour les foyers modestes ;
- violet pour les foyers intermédiaires ;
- rose pour les foyers aisés.
Les primes CEE (Certificat d’Économie d’Énergie)
Les primes CEE ou Certificat d’Économie d’Énergie sont des aides financées grâce au principe du “pollueur payeur”. Concrètement, cela signifie que les entreprises particulièrement polluantes (comme les fournisseurs d’énergie, les acteurs de la grande distribution ou même certaines enseignes de bricolage) se doivent de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des travaux de rénovation énergétique.
Les particuliers qui sont éligibles à ce dispositif peuvent donc bénéficier de primes pour financer en partie leur projet de rénovation globale. Du côté des entreprises, une fois leur quota atteint, elles reçoivent des certificats (les CEE) qui sont la preuve de leur participation dans la transition écologique du pays.
L’éco prêt à taux zéro (éco-PTZ)
L’éco-PTZ, aussi appelé éco prêt à taux zéro, est un prêt très avantageux pour les ménages qui cherchent à financer le reste à charge de leurs travaux de rénovation globale. En effet, comme son nom le laisse pensé, l’éco-PTZ est un prêt dont le taux d’intérêt est nul.
Ce n’est pas tout, ce prêt est accessible sans condition de ressources et afin d’en bénéficier, vos travaux doivent respecter certains critères, à savoir :
- ils doivent être reconnus pour l’amélioration énergétique qu’ils apportent (les performances du logement doivent augmenter de 35 %) ;
- ils sont aussi éligibles au dispositif MaPrimeRénov’.
Une fois obtenu, vous disposez de 15 ans pour le rembourser, ou bien de 20 si l’emprunt se fait dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’ ou de l’éco-PTZ “performance énergétique globale”.
Le prêt avance rénovation (PAR)
Créé le 1ᵉʳ janvier 2022, le prêt avance rénovation (PAR) est un autre prêt permettant de financer un potentiel reste à charge dans le cadre d’un projet de rénovation globale. Il a la particularité de fonctionner sur le principe de l’hypothèque. Cela signifie que son remboursement ne se fait qu’au moment de la vente ou de la succession du bien rénové.
Ce mode de fonctionnement est possible grâce à une garantie de l’État accordée aux banques et qui s’élève à 75 % du montant du prêt. À ce jour, seules 4 banques proposent ce prêt :
- la Banque Postale ;
- le Crédit Mutuel ;
- le Crédit Agricole ;
- le CIC.
Quid des intérêts ?
Vous pouvez les rembourser périodiquement ou au même moment que le montant emprunté, c’est-à-dire lors de la vente ou de la succession du bien immobilier.
La TVA à taux réduit de 5,5 %
La TVA à taux réduit de 5,5 % s’applique directement sur le devis de l’entreprise ou de l’artisan auquel vous faites appel pour vos travaux de rénovation globale. Cette aide est accessible si :
- le logement est achevé depuis au moins 2 ans ;
- le logement est occupé en tant que résidence principale ou secondaire.
Notez que, naturellement, si vous achetez par vous-même les matériaux et en réaliser la pose, vous ne pourrez pas bénéficier de cette TVA !
Les aides des collectivités locales
Selon la région, le département ou la commune dans laquelle vous habitez, il est possible que certaines aides locales soient disponibles. Leur nature et leur condition d’éligibilité varient d’un endroit à l’autre, en raison de quoi, nous vous recommandons d’aller directement en mairie afin d’obtenir plus de renseignements.
Le chèque énergie
Destiné aux foyers dont les revenus sont modestes, le chèque énergie est une aide pour laquelle aucune démarche n’est nécessaire. Si vous y êtes éligible, vous recevrez automatiquement le chèque.
Grâce à cette aide, vous pouvez par exemple payer vos factures énergétiques, financer en partie l’installation d’un nouvel équipement de chauffage ou bien même l’extension de votre maison, du moment que cela s’inscrit dans une démarche de rénovation énergétique.
L’exonération de taxe foncière
Dans certaines communes, certains propriétaires occupants et bailleurs peuvent bénéficier d’une exonération de taxe foncière partielle, voire totale. Cette exonération est accordée si le logement a été achevé avant le 1ᵉʳ janvier 1989 et s’il fait l’objet de travaux de rénovation énergétique. Par ailleurs, le coût des travaux doit être supérieur à 10 000 € dans l’année qui précède l’exonération ou de 15 000 € dans les 3 années qui précèdent l’exonération.
FAQ sur la rénovation globale
Une rénovation globale réussite se compose de travaux d’isolation thermique, d’un changement de système de chauffage et/ou de production d’eau chaude sanitaire ainsi que de l’installation d’une ventilation performante.
La rénovation globale à 1 € a beau être un mythe, il existe tout de même de nombreuses aides qui vous permettent de réduire sensiblement le reste à charge. Parmi celles-ci, on compte par exemple MaPrimeRénov’ (de France Rénov’), les primes CEE, les aides des collectivités locales, l’exonération de taxe foncière, la TVA à taux réduit de 5,5 %, le chèque énergie, le prêt avance rénovation et l’éco-PTZ.
Mis à jour le 15/11/2024